À la fin de leur visite ad limina, le président de la Conférence épiscopale turque, Mgr Martin Kmetec, a déclaré : « Nous avons partagé nos problèmes et nos espoirs avec François. Après l’attaque contre l’église d’Istanbul, les fidèles ont peur, mais il faut sortir du climat de terreur.»
Par Federico Piana
“Tout d’abord, nous avons remercié le Saint-Père pour l’intérêt qu’il porte à notre Église”, a déclaré Mgr Martin Kmetec, parlant avec Vatican News à propos de l’audience du 9 février des évêques de Turquie avec le pape François. En tant qu’archevêque métropolitain d’Izmir et président de la Conférence épiscopale turque, Mgr Kmetec a tenu à partager ce qui, à ce moment-là, débordait de son cœur : « La plus grande gratitude pour l’attention, le vrai soin », qui n’a jamais manqué à le pape. Il a ajouté : « Nous avons partagé avec François « certaines questions, très importantes, qui concernent notre situation ».
Des dialogues intenses
L’audience de vendredi a officiellement marqué le point culminant de la visite ad limina Apostolorum (« le seuil des Apôtres ») que les évêques turcs avaient commencé quelques jours plus tôt, qui consistait à rencontrer presque tous les chefs des dicastères de la Curie romaine. Mgr Kmetec a déclaré : « Lors de ces réunions, nous avons pu partager les choses positives que vit l’Église turque. Dans ce pays d’Asie occidentale à majorité musulmane, l’Église catholique représente 0,07 pour cent de la population. “Mais même si nous sommes une minorité absolue”, dit l’archevêque, “nous vivons intensément pour affirmer notre présence sur cette terre, autrefois terre de christianisme”.
Courage et espoir
Après l’attentat du 28 janvier contre l’église de la Nativité de Notre-Dame de Büyükdere, dans le quartier de Sariyer, au nord d’Istanbul, qui a coûté la vie à un homme de 52 ans, les fidèles ont de plus en plus peur. Cet acte criminel « a également été conçu dans le but de terroriser tous les chrétiens du pays », a déclaré Mgr Kmetec. Il s’est néanmoins dit convaincu que « nos communautés ecclésiales ne peuvent pas rester dans un état de prostration et de peur. Je l’ai dit à plusieurs reprises et je le répète : la vie doit reprendre avec courage et espoir. C’est une espérance qui pousse l’archevêque à esquisser une vision du futur proche, pleine d’intéressantes idées missionnaires : « Il existe de nombreuses possibilités ecclésiales pour créer des activités jusqu’alors non envisagées. Mais il faut tout faire avec beaucoup d’humilité, sans trop de bruit.»
Reconstruction, nouveaux défis
L’Église en Turquie travaille également sur un autre défi : panser les blessures causées par le tremblement de terre de 2023, qui a également frappé la Syrie et fait des dizaines de milliers de morts. « Caritas Turquie et Caritas Anatolie font tout ce qu’elles peuvent pour aider, selon leurs capacités. Mais les églises effondrées, dont la cathédrale d’Iskenderun, attendent toujours les formalités nécessaires pour que la reconstruction puisse commencer. Je suis sûr qu’avec nos autorités, une solution satisfaisante sera trouvée pour tout le monde », a conclu Mgr Kmetec.