Le pape François encourage les organisations humanitaires opérant en Amérique latine à embrasser la croix et à s’unir à la mission de Jésus d’aider concrètement ceux qui en ont besoin.
Par Christopher Wells
Comment concilier l’idée de donner sans rien attendre en retour avec le désir de voir les résultats de nos efforts lorsque nous nous engageons dans des œuvres caritatives, s’est demandé lundi le pape François.
Le Saint-Père a envoyé un message lors d’une réunion parrainée par le CELAM et le Dicastère pour le service du développement humain intégral, qui vise à favoriser la solidarité et la coopération synodale entre les agences humanitaires et les institutions travaillant en Amérique latine. Les représentants des groupes se réunissent cette semaine à Bogota, en Colombie.
Le pape François a consacré son message à une réflexion sur la « gratuité », en commençant par les questions journalistiques : qui, quoi, quand, où, pourquoi et comment.
Dieu au centre
Le Pape a clairement indiqué que Dieu est au cœur du don. C’est Dieu qui donne, a dit le Pape, alors que nous ne sommes que les intendants de ses dons ; et Il nous donne tout ce que nous avons.
En reconnaissant la gratuité du don de Dieu, nous évitons de devenir esclaves de l’argent, en nous appuyant sur une fausse sécurité économique, axée sur l’efficacité et le contrôle administratifs.
« Un tournant dans notre réflexion, a déclaré le Pape, consiste à prendre conscience que Dieu se donne au milieu de son peuple.
Il est nécessaire, a-t-il poursuivi, de tendre la main à ceux qui « marchent aveuglément, qui tombent sur le bord du chemin, ceux qui sont couverts de lèpre de la misère », en demandant au Seigneur de nous aider à voir « ce qui les empêche d’affronter leurs propres difficultés ».
Le pape François a souligné que Dieu se donne « toujours et totalement » à son peuple, ne fixant aucune limite à son amour et à son pardon.
Le Pape a insisté sur le fait que la gratuité, pour nous, signifie imiter « la manière dont Jésus se donne pour nous, son peuple, toujours et totalement, malgré notre pauvreté ». Et pourquoi? Par amour.”
Embrasser la croix
C’est pourquoi, a expliqué le Pape, nous ne devons pas trop nous concentrer sur les résultats de notre charité. « En nous donnant ainsi, nous imitons Jésus, qui s’est donné pour nous sauver tous », a-t-il déclaré.
« Embrasser la Croix n’est pas un signe d’échec, ce n’est pas un travail en vain, c’est s’unir à la mission de Jésus… toucher concrètement la blessure de ce frère, de cette communauté qui a un nom, qui a une valeur infinie pour Dieu, pour lui donner de la lumière, pour fortifier ses jambes, pour nettoyer sa misère, en lui donnant l’opportunité de répondre au projet d’amour que le Seigneur a pour eux, en demandant à genoux que, quand il y arrivera , Jésus peut trouver la foi dans ce pays.