Le pape François exhorte les dirigeants du monde entier à faire pression en faveur de la paix au Soudan et dans le nord du Mozambique, où une mission catholique a été incendiée.
Par Devin Watkins et Nathan Morley
« Partout où des combats éclatent, les gens sont épuisés, fatigués de la guerre qui, comme toujours, est inutile et peu concluante, et qui n’apportera que la mort, la destruction, et ne résoudra jamais le problème. »
Le pape François a lancé cet appel dimanche après avoir récité la prière de l’Angélus avec les pèlerins sur la place Saint-Pierre.
Le Pape a rappelé que 10 mois se sont écoulés depuis le début du conflit au Soudan, conduisant à une grave situation humanitaire.
“Je demande une fois de plus aux parties belligérantes de mettre fin à cette guerre, qui cause tant de tort à la population et à l’avenir du pays”, a-t-il déclaré. « Prions pour que des chemins vers la paix soient bientôt trouvés pour construire l’avenir de notre cher Soudan. »
Les violences éclatent dans le nord du Mozambique
Le pape François a déploré une flambée de « violence contre des populations sans défense, la destruction des infrastructures et une insécurité généralisée » dans la région nord de Cabo Delgado au Mozambique.
Il a constaté que la mission catholique Notre-Dame d’Afrique à Mazèze a été incendiée.
Selon Oliveira Amimo, administrateur du district de Chiúre au Mozambique, des assaillants armés ont détruit la chapelle catholique et les maisons de plusieurs personnes.
« Prions pour que la paix revienne dans cette région tourmentée », a déclaré le Pape.
Il a également prié pour les personnes souffrant de conflits dans d’autres pays du continent africain, ainsi qu’en Ukraine et en Terre Sainte.
La guerre, a-t-il rappelé, « est toujours une défaite ».
« Prions plutôt inlassablement », a conclu le pape François, « parce que la prière est efficace, et demandons au Seigneur le don d’esprits et de cœurs dédiés concrètement à la paix ».
La misère continue au Soudan
Malgré les tentatives visant à mettre un terme au conflit brutal au Soudan, les combats se poursuivent dans le pays.
Le Soudan est témoin d’affrontements armés brutaux entre l’armée soudanaise et les Forces de soutien rapide – ou RSF – depuis avril 2023, les deux parties s’accusant mutuellement d’être à l’origine du conflit.
Aujourd’hui, l’armée soudanaise – ou SAF – a avancé à Omdurman pour la première fois depuis le début de la guerre avec les paramilitaires RSF.
Omdurman est considérée comme la ville jumelle de la capitale soudanaise, Khartoum, située de l’autre côté du Nil.
Dimanche, des informations en provenance du pays suggéraient que les SAF auraient rejoint leurs pairs du corps du génie dans le sud de la ville, où ils étaient encerclés par les RSF depuis dix mois.
Les affrontements au Soudan ont laissé plus de 25 millions de personnes dépendantes de l’aide humanitaire et huit millions ont été forcées de quitter leur foyer, dont 1,6 million ont fui vers d’autres pays.
Efforts de paix
La semaine dernière, l’Envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU pour le Soudan a renouvelé son engagement pour tenter de mettre fin aux combats.
L’ONU a déclaré que Ramtane Lamamra s’efforçait de renforcer la coordination multilatérale autour des efforts politiques et de médiation, en travaillant en soutien et en partenariat étroit avec les partenaires africains et autres partenaires régionaux et internationaux.
Le diplomate a déjà entamé une vaste tournée dans les capitales clés de la Corne de l’Afrique, d’Europe et du Golfe pour tenter de relancer un processus politique.
Les Nations Unies ont déjà déclaré que la détérioration de la situation avait un impact négatif sur les pays voisins, dont beaucoup sont confrontés à leurs propres crises.