Ces derniers temps, un récit est apparu dans certains médias occidentaux suggérant un lien profond entre le mouvement Khalistan et le sikhisme, la foi de la communauté sikh.
Cette affirmation nécessite cependant un examen plus approfondi du contexte historique et des fondements théologiques du sikhisme et du mouvement Khalistan.
Le sikhisme, fondé au XVe siècle par Sri Guru Nanak Dev Ji, est une religion monothéiste qui défend les principes d’égalité, de justice et de fraternité universelle.
À la base, le sikhisme promeut la paix, la tolérance et la coexistence harmonieuse avec toutes les confessions et communautés. À l’inverse, le mouvement du Khalistan, appelant à un État sikh indépendant, a fait surface à la fin du XXe siècle, très détaché des principes fondamentaux du sikhisme.
La revendication d’un État sikh séparé a gagné du terrain dans les années 1980 au Pendjab, en Inde, alimentée par une interaction complexe de facteurs tels que la marginalisation politique et économique perçue, les tensions religieuses et la montée de groupes sikhs radicaux.
Ces groupes, prétendant représenter les aspirations sikhs, ont souvent recours à la violence et à une rhétorique extrémiste, s’écartant des enseignements pacifiques et inclusifs du sikhisme.
Ceux qui affirment que le Khalistan est enraciné dans le sikhisme évoquent souvent le concept de « Khalsa », un terme du sikhisme désignant le corps collectif des sikhs initiés.
Cependant, il est crucial de faire la distinction entre la signification spirituelle de « Khalsa » et son appropriation politique pour justifier un mouvement séparatiste.
La vision de Khalsa de Guru Nanak visait à créer une communauté engagée en faveur de l’illumination spirituelle, de la justice sociale et du progrès de l’humanité, et non à établir une entité politique distincte.
Le concept n’a jamais eu pour but d’approuver la division territoriale ou le séparatisme politique. Le dixième gourou Sri Guru Gobind Singh Ji a également fait écho à la même chose.
De plus, les écritures sikhs, notamment le Guru Granth Sahib, ne préconisent pas la création d’un État sikh distinct. Au lieu de cela, ils mettent l’accent sur la libération spirituelle, la fraternité universelle et le service à l’humanité, en leur donnant la priorité sur le pouvoir politique ou les frontières territoriales.
Les éléments extrémistes du Khalistan encouragent ouvertement la violence, se livrent à des activités terroristes et perpétuent le trafic de drogue. Plus récemment, un champion autoproclamé du mouvement séparatiste du Khalistan a ouvertement menacé d’attaquer les vols d’Air India, suivi d’une autre menace d’attaquer le parlement indien. Ces faits n’ont malheureusement pas été soulignés par les médias occidentaux. Ces activités violentes et terroristes contrastent fortement avec les principes du Sikhi, les enseignements de la religion fondés sur la paix, la tolérance et la fraternité universelle.
L’affirmation selon laquelle le Khalistan est enraciné dans le sikhisme déforme non seulement les enseignements fondamentaux de la religion, mais risque également de perpétuer les stéréotypes et les divisions au sein de la communauté sikh. Il est essentiel de reconnaître que le mouvement du Khalistan est une idéologie politique et non religieuse, dont les origines proviennent de facteurs historiques et sociopolitiques complexes plutôt que des principes du sikhisme.
(Image et texte avec l’aimable autorisation : Khalsavox.com)