Écrit par Leo G. Perdue
Révisé par Hilary Marlow
Comme le sous-titre le suggère, ce livre va au-delà des conclusions du livre précédent de Perdue, L’effondrement de l’histoire (Fortress, 1994), pour examiner les approches plus récentes et émergentes de la théologie de l’Ancien Testament et, selon les propres mots de l’auteur, « pour provoquer à la fois la réflexion et la discussion » (21). Bien que présenté comme une brève introduction, il représente un engagement approfondi avec certains aspects de la théologie contemporaine de l’Ancien Testament, qui offre autant, sinon plus, de détails que ce dont un étudiant moyen de premier cycle peut avoir besoin.
Après une introduction qui présente l’état actuel de la théologie de l’Ancien Testament (ch. 1), le chapitre 2 donne un aperçu des différentes approches représentées par les écoles de pensée de la théologie biblique et de l’histoire des religions (Religionsgeschichtre), avec un résumé utile des développements. par des chercheurs clés dans chaque domaine. Ce chapitre se termine, comme la plupart des suivants, en appliquant les approches discutées au Chaussette de Jérémie.
Les chapitres suivants donnent un aperçu d’un certain nombre d’approches récentes de la théologie de l’Ancien Testament. Ceux-ci incluent un chapitre sur la théologie biblique juive ainsi que des chapitres sur les théologies de la libération et féministes ainsi que sur le postmodernisme et le postcolonialisme. Dans chaque chapitre, Perdue prétend se concentrer sur quelques ouvrages représentatifs, choisis pour la qualité, la clarté et le caractère provocateur de leurs théologies. En réalité, l’étendue et la profondeur du matériel couvert varient d’un chapitre à l’autre. Ainsi, par exemple, dans le chapitre sur les interprétations historiques féministes, l’œuvre de Schüssler Fiorenza est longuement traitée, et celle de Carol Meyer de manière plus succincte. En revanche, le chapitre sur le Tanakh discute du travail de Levenson (s’opposant au concept de théologie biblique juive), suivi d’un bref aperçu d’un large éventail d’érudits qui ont entrepris une certaine forme de théologie juive, et propose ainsi une introduction plus large. Ceci est plus utile pour un nouveau venu dans le domaine.
Le contenu de chaque chapitre est descriptif des contributions des chercheurs plutôt que d’être évaluatif ou critique. Toutefois, Perdue conclut la plupart des chapitres par un bref résumé évaluant l’impact de l’approche particulière et/ou soulevant ses propres points de préoccupation (à l’exception du ch. 8 sur la texte postcolonial). Sa critique brève mais perspicace du postmodernisme est particulièrement utile, car elle met en lumière d’importantes préoccupations quant à la mise en œuvre sans réserve d’une approche postmoderne. Bien qu’il puisse être utile pour le lecteur d’avoir une évaluation plus critique d’autres approches de la théologie de l’Ancien Testament, ce n’est pas l’objectif principal de Perdue, puisqu’il s’engage à apprécier la diversité trouvée dans l’érudition de l’après-Seconde Guerre mondiale.
Le dernier chapitre comprend l’articulation par Perdue de son propre paradigme pour la théologie de l’Ancien Testament, en train de formuler des hypothèses qu’un conservateur pourrait vouloir remettre en question. En particulier, sa vision de « l’état déchu » de la Bible soulève un certain nombre de questions, tout comme son affirmation selon laquelle les éléments provenant de textes non canoniques devraient avoir le même poids. Cependant, ses quatre étapes d’interprétation théologique offrent un modèle utile, sinon innovant, pour s’engager dans la théologie biblique : identifier les significations possibles des textes, articuler des thèmes unificateurs et systématiques, reconnaître les interprétations historiques des textes et s’engager dans une réflexion critique dans le contexte actuel. Tout au long de ce livre, Perdue a encouragé l’appréciation des diverses interprétations de la Bible et a préconisé le dialogue entre les interprètes. Que vous soyez ou non d’accord avec lui ou avec les approches qu’il décrit, ce livre fournit un compte rendu détaillé (et même parfois dense) stimulant de la réflexion sur la diversité de la théologie de l’Ancien Testament dans le monde contemporain.