La semaine de 2024
Revenant au thème de cette année, le verset/titre est tiré du passage évangélique du Bon Samaritain (Lc 10, 25-37), lu par le groupe local du Burkina Faso à la lumière des horreurs que vit leur pays : extrêmes pauvreté surmontée par une crise qui menace la sécurité des personnes et de la société, suite à une grave attaque jihadiste en 2016. De nombreuses églises ont été et sont la cible d’attaques armées, entraînant des morts et des enlèvements.
Il existe un dialogue croissant entre chrétiens et musulmans (respectivement 26 % et 64 % de la population) et des conversations œcuméniques (20 % de catholiques et 6 % de protestants). Certains Pères de l’Église voyaient dans « l’homme descendant de Jérusalem à Jéricho » l’image d’Adam (l’humanité) descendant du ciel sur la terre. Il est attaqué par des voleurs, les puissances terrestres, mais sauvé par le Bon Samaritain, image du Christ, qui guérit ses blessures et le laisse dans l’auberge de l’Église, en attendant son retour (la Parousie).
Les chrétiens du Burkina Faso, qui ont préparé le matériel pour la WPCU, témoignent de leur engagement dans la recherche de la paix et de la réconciliation, qui ne peuvent venir que de l’amour. L’auberge de l’Église est aussi le lieu où Dieu veut donner l’unité à son peuple. À cet égard, une initiative importante a été la traduction du texte œcuménique français de la Bible dans les langues locales, pour pouvoir lire, prier et partager la Parole entre chrétiens de différents groupes ethniques, souvent divisés même sur le plan théologique, comme les Juifs et les Samaritains. au temps de Jésus.
Deux proverbes traditionnels africains, cités dans le document, soulignent non seulement l’importance de ne pas se faire d’illusions sur les résultats déjà obtenus : « L’arbre ne doit pas cacher la forêt » ; mais aussi l’encouragement à ne pas perdre espoir tout en continuant à œuvrer pour la pacification : « Peu importe la nature ou la durée du combat, le moment de la réconciliation viendra ».
Chaque année, une pancarte est proposée pour les célébrations œcuméniques : pour 2024 un représentant de chaque communauté accueillant une rencontre est invité à offrir de l’eau placée dans une gourde aux représentants des autres Églises, imitant le geste fait par Abraham aux chênes de Mamré. Au Burkina Faso, la gourde vidée et séchée sert de récipient pour la nourriture et la boisson, et à l’arrivée d’un invité, de l’eau lui est proposée pour se rafraîchir avant d’échanger sur le motif de sa visite.
Après des siècles de divisions, le mouvement œcuménique répond par des initiatives de diverses natures et à différents niveaux, et nous ne devons pas oublier que chacun, dans sa propre réalité, peut contribuer à la cause de l’unité des chrétiens par des gestes quotidiens d’hospitalité, de confiance. , réconciliation, collaboration…
*Carlo Pertusati est membre fondateur de l’Association italienne des professeurs d’œcuménisme. Parmi ses publications : « Scambio di doni. L’ecumenismo dei martiri e dei santi » (Échange de cadeaux. L’œcuménisme des martyrs et des saints) et « 50 piccole storie di Chiese divise in cerca di unità » (50 petites histoires d’Églises divisées en quête d’unité).