Le pape François souligne la nécessité d’avoir davantage de théologiennes dans ses remarques aux membres de la Commission théologique internationale jeudi, et appelle la Commission à proposer « une théologie évangélisatrice, qui promeut le dialogue avec le monde de la culture ».
Par Christopher Wells
Le pape François a souligné jeudi la dimension féminine de l’Église, soulignant la nécessité d’une perspective féminine en théologie. « Les femmes ont une capacité de réflexion théologique différente de celle des hommes », a déclaré le Pape.
Ses remarques improvisées sont intervenues lors d’une audience avec des membres de la Commission théologique internationale (CIT), qui, comme l’a souligné le Pape, est composée principalement d’hommes.
L’Église est femme
« L’Église est femme », a-t-il déclaré poursuivant sa réflexion. “Et si nous ne comprenons pas ce qu’est une femme ou quelle est sa théologie, nous ne comprendrons jamais ce qu’est l’Église.” Il a décrit la « masculinisation » de l’Église comme un « grand péché » qui n’a pas encore été résolu.
Le Pape a fait appel à une distinction proposée par le théologien jésuite Hans Urs von Balthasar, qui a décrit un « principe pétrinien » ou principe ministériel, et un principe « marial » ou mystique. “L’Eglise mariale est plus importante que l’Eglise pétrinienne”, a déclaré le pape François, “car il y a l’Église épouse, l’Église femme, sans être masculine”.
Cela devrait conduire non seulement à une plus grande représentation des femmes au sein de l’ITC, mais aussi à une plus grande réflexion sur l’Église en tant que femme et épouse. « C’est une tâche que je vous demande, s’il vous plaît. “Démasculiniser” l’Église.
Une théologie évangélisatrice
Dans son discours préparé et distribué aux personnes présentes, le pape François a déclaré : « Aujourd’hui, nous sommes appelés à nous consacrer de toute l’énergie de notre cœur et de notre esprit à « une conversion missionnaire de l’Église ». Il s’agit, a-t-il dit, d’une réponse « à l’appel de Jésus à évangéliser, que le Concile Vatican II a fait sien et qui guide encore aujourd’hui notre chemin ecclésial ».
Il a ajouté que l’ITC est appelé à prendre l’initiative, de manière nuancée, pour trouver « une façon de penser » qui sache partager de manière convaincante la vérité sur Dieu et le fait en proposant « une théologie évangélisatrice qui promeut le dialogue avec le monde ». de la culture. » Il a ajouté que cela doit se faire en harmonie avec le peuple de Dieu, « avec une place privilégiée pour les pauvres et les simples », mais aussi dans la prière et l’adoration devant Dieu.
Anniversaire du Concile de Nicée
Le Pape a ensuite souligné le travail de la Commission sur les questions anthropologiques et écologiques, en se concentrant particulièrement sur la « réflexion actualisée et incisive sur l’actualité permanente de la foi trinitaire et christologique confessée par Nicée », entreprise en préparation pour les 1700ème anniversaire du premier Concile œcuménique.
Le pape François a souligné la signification spirituelle, synodale et œcuménique du Concile de Nicée. Les théologiens, a-t-il dit, sont appelés « à répandre des lueurs nouvelles et surprenantes de la lumière éternelle du Christ dans la maison de l’Église et dans les ténèbres du monde ».
Nicée et synodalité
Le Pape a insisté sur le fait que la synodalité « est le moyen de traduire en attitudes de communion et en processus de communion la dynamique trinitaire avec laquelle Dieu, à travers le Christ et dans le souffle de l’Esprit Saint, vient à l’humanité », tandis que les théologiens ont la responsabilité « de libérer la richesse de cette merveilleuse « énergie humanisante ».
Vers une célébration commune de Pâques
Enfin, le Saint-Père a rappelé la signification œcuménique de cet anniversaire, soulignant que tous les « disciples de Jésus » sont unis dans la profession du Credo proclamé à Nicée.
Il a souligné qu’en 2025, année de l’anniversaire, tous les chrétiens célébreront Pâques à la même date, en disant : « Comme ce serait beau si cela marquait le début concret d’une célébration toujours commune de Pâques !
Il a invité les personnes présentes à « porter ce rêve dans nos cœurs et à invoquer la créativité de l’Esprit, pour que brille plus fort la lumière de l’Évangile et de la communion ».